Steve Reich, entretiens en grand orchestre
«Dans les années 1960, j’étais surtout connu par d’autres artistes qui étaient en général des peintres, des sculpteurs, des chorégraphes et des réalisateurs. De ce point de vue, oui, j’étais underground. Je n’ai jamais cherché à être un rebelle. Je faisais juste ce que je désirais vraiment faire musicalement, en sachant parfaitement que la majorité de l’establishment musical rejetterait tout ça […].» Nous sommes maintenant dans les années 2020, et Steve Reich (puisque c’est lui qui s’exprime au début de cet article) est devenu au bout de six décennies l’une des figures les plus révérées de la musique contemporaine. Car si Reich est un pionnier parmi d’autres (avec Philip Glass ou Terry Riley…) de ce que l’on a depuis appelé le minimalisme américain, il a mené cette manière particulière de faire de la musique (motifs répétés, déphasés et micro-modulés; pulsation continue; dilatation temporelle; intrications; linéarité des timbres) vers des sommets de variété et d’expressivité.