Nucléaire iranien: le risque d’escalade

L’historien américain Walter Russell Mead est rentré inquiet de son récent voyage au Moyen-Orient. Dans une chronique du Wall Street Journal, il dit craindre qu’un nouveau conflit n’éclate dans la région. Fort de son nouveau partenariat stratégique avec la Russie, l’Iran poursuit «sa marche inexorable vers l’armement nucléaire» et la production de missiles capables de l’emporter. Téhéran est proche du seuil de la bombe atomique avec un degré d’enrichissement de l’uranium de 84%. Personne, dans les chancelleries occidentales, ne veut d’un Iran nucléaire – le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou encore moins que quiconque. Le scénario que redoute notre auteur est celui de la mise en place par les Iraniens, autour de leurs sites nucléaires, de systèmes de défense antiaérienne sophistiqués de provenance russe. Il serait, de ce fait, plus difficile à l’aviation israélienne d’intervenir contre les installations nucléaires iraniennes, comme elle l’a fait vraisemblablement à la fin du mois de janvier dernier. Les Israéliens seraient tentés de procéder malgré tout à une attaque préventive, susceptible de déclencher un conflit régional impliquant la Russie et tôt ou tard les Etats-Unis, qui auraient ainsi un nouveau conflit sur les bras sans l’avoir cherché.