Alice Neel, collectionneuse d’âmes – Le Temps
Née en 1900, elle a traversé les tempêtes du XXe siècle: deux guerres mondiales, les guerres de Corée et du Vietnam, la crise économique de 1929 et la guerre froide. Elle a connu l’impérialisme américain et le maccarthysme. Quatrième d’une fratrie de cinq enfants, elle s’est vu asséner ceci par sa mère: «Je ne vois pas ce que tu comptes faire dans ce monde, tu n’es qu’une fille!» Pendant soixante ans, Alice Neel (1900-1984) a peint les marginaux, les cabossés, les laissés-pour-compte de la société américaine en raison de leur couleur de peau, de leur excentricité, de leur orientation sexuelle ou de la radicalité de leur engagement politique: Afro-Américains, Latinos, travailleurs pauvres, mendiants, jeunes délinquants. On lui doit aussi de nombreux portraits d’acteurs de la gauche américaine: leaders du Parti communiste, syndicalistes, militants des droits de l’homme et journalistes engagés.